Alioune Dieng et Anna Paola Soncini Fratta | Texte intégral
De nos jours, les survivances sont noyées dans la longue liste des tares attribuées à la tradition et aux idéologies, parfois radicales et menaçantes. Parmi elles, figure la polygamie. Elle est souvent dénoncée comme étant un système d’oppression, voire une forme d’esclavage opposée aux droits, à l’émancipation et à l’épanouissement de la femme dans les sociétés musulmanes et africaines, avec des conséquences économiques, sociales et démographiques catastrophiques. [...] Ce numéro de la revue Interfrancophonies a voulu porter la réflexion sur la représentation littéraire des survivances « qui répètent la scène originaire » (Kouakou) face aux exigences de la modernité. Les auteurs ont examiné - également avec des démarches « aux confluents de la grammaire, de la stylistique et de la pragmatique » (Diawara) - la praticabilité de l’authentique, mais aussi la revendication de l’homme singulier, dans sa quête du bonheur et de ses origines, « interpellé par la réalité imprévue », et devant rendre compte sans détour « de son rapport au monde » (Denis Müller : 1998, p. 15).