Jonathan Russel Nsangou | DOI: 10.17457/IF/2020.NS | Texte intégral
Récurrente dans le roman africain francophone, la poétique de l’hybride n’est pas seulement un simple jeu esthétique ou un phénomène de mode comme le proclame une certaine critique. Elle est aussi un moyen qui permet à certains romanciers de représenter la fragmentation du corps social. Dans Les soleils des indépendances et Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma, Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti et La Folie et la Mort de Ken Bugul, l’hybridité linguistique s’impose comme la forme d’expression privilégiée. Cependant, c’est la façon dont les auteurs s’en servent pour dire le désarroi des personnages et déconstruire l’impasse sociale qui donne force à ces romans.