Louis Ndong | DOI: 10.17457/IF/2020.ND | Texte intégral
Produit en allemand, le récit d’Elisabeth Herrlein, Sunugal, Unser Boot, qui se présente comme une œuvre autobiographique , se caractérise par une écriture hybride observable à travers l’incorporation d’éléments d’autres langues. Le wolof, la principale langue de communication des différents personnages joue un rôle important dans le style de l’auteure imprégnée d’une couleur locale africaine, voire sénégalaise. Outre l’incorporation d’éléments du wolof, la langue la plus parlée au Sénégal, on constate, dans le récit, l’usage, parfois « tortueux », du français tel qu’utilisé par certains personnages, comme la narratrice et son mari qui ne maitrisent manifestement pas cette langue. Cette écriture hybride est renforcée par les empreintes de la langue arabe perceptible dans le wolof parlé des personnages, une situation diglossique qui s’explique entre autres par l’impact de l’islam au Sénégal. Par moments, la narratrice procède à des traductions littérales en allemand de (fragments) de textes et/ou d’intertextes wolof dans le flux du récit. En ce sens, l’œuvre d’Elisabeth Herrlein se caractérise par une hybridité linguistique et des mécanismes de traductions à la croisée des chemins entre plusieurs langues et cultures.