par Alice Mazzotti
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Avec Les affres d’un défi, roman publié à Haïti en 1979 pendant la dictature duvaliériste, Frankétienne ne raconte pas à ses lecteurs une histoire, mais il lance un message fort à son peuple et, en même temps, à l’humanité tout entière : se coaliser et utiliser la parole comme arme de réaction contre l’oppression est la seule possibilité pour réussir à se délivrer. L’auteur s’engage lui-même en premier : il utilise les mots pour créer un texte délibérément obscur, sans une véritable trame et dans lequel il communique avec puissance une sensation de malaise, soit à travers la description d’un environnement dominé par la souffrance, où le images classiques de beauté liées aux lieux caribéens sont totalement bouleversées, soit à travers la narration des pensées, actions et dialogues des personnages auxquels il donne vie, personnages qui émergent de la collectivité en montrant leur point de vue et leur difficulté à vivre dans un contexte d’oppression. La conclusion de ce roman, enfin positive, se configure comme une sorte de commencement dans lequel la parole est et doit être encore la protagoniste.
Mots-clés : Frankétienne, Haïti, engagement, parole, révolte.
DOI : 10.17457/IF7_2016/MAZ