Îles

  • par Alice Mazzotti
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    Avec Les affres d’un défi, roman publié à Haïti en 1979 pendant la dictature duvaliériste, Frankétienne ne raconte pas à ses lecteurs une histoire, mais il lance un message fort à son peuple et, en même temps, à l’humanité tout entière : se coaliser et utiliser la parole comme arme de réaction contre l’oppression est la seule possibilité pour réussir à se délivrer. L’auteur s’engage lui-même en premier : il utilise les mots pour créer un texte délibérément obscur, sans une véritable trame et dans lequel il communique avec puissance une sensation de malaise, soit à travers la description d’un environnement dominé par la souffrance, où le images classiques de beauté liées aux lieux caribéens sont totalement bouleversées, soit à travers  la narration des pensées, actions et dialogues des personnages auxquels il donne vie, personnages qui émergent de la collectivité en montrant leur point de vue et leur difficulté à vivre dans un contexte d’oppression. La conclusion de ce roman, enfin positive, se configure comme une sorte de commencement dans lequel la parole est et doit être encore la protagoniste.

    Mots-clés : Frankétienne, Haïti, engagement, parole, révolte.

    DOI : 10.17457/IF7_2016/MAZ

  • par Alessandro Costantini

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    Traiter en général de l’engagement en littérature, ou dans une seule littérature, voire même dans un corpus homogène circonscrit et essayer d’en dresser un bilan exhaustif: aste programme ! Trop amples les territoires littéraires à arpenter, trop nombreux les ouvrages et les auteurs à prendre en considération, trop complexes et variés les objets de analyse d’abord, de la synthèse en suite. Trop grande, voire énorme, la masse de données et de travaux déjà réalisés à prendre en compte. Il reste néanmoins possible de réunir les efforts à ce sujet de quelques chercheurs, se solidarisant à partir d’un trait commun contraignant et tout en gardant chacun ses spécificités d’origine, d’intérêts, de enchants. De là l’idée de donner un aperçu, circonscrit – certes! – mais fécond, de ce que la problématique, l’exigence de l’engagement ont pu donner dans un champ culturel et littéraire marqué par une homogénéité historique et sociale forte : le champ des littératures de langue française, dans des pays et des cultures souvent assez ou fort éloignées déjà entre elles. Le résultat est ce volume comprenant des essais consacrés à des textes venant du Québec, de l’Afrique francophone sub-saharienne, du Maghreb, du Machrek et des Caraïbes (Haïti).

    DOI : 10.17457/IF7_2016/COS2


  • par Laura Carvigan-Cassin


  • par Alessandro Costantini

  • par Alessandro Costantini
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    En examinant la production narrative de la Caraïbe ayant trait à la dictature, de langue française et espagnole, l’article part de l’hypothèse que l’on puisse y trouver un phénomène culturel et littéraire, supra ou transnational. L’examen portera sur dix romans ou récits : cinq d’auteurs haïtiens (Phelps, Depestre, G. Étienne, Dorsinville), cinq d’auteurs de langue espagnole (Asturias, Carpentier, García Márquez, Roa Bastos). Par delà la persistance d’une thématique commune et à l’intérieur d’un réseau complexe de similitudes et de différences, il se dessine un système caribéen, surtout pour les années ’70, mais qui s’étend quelque peu sur le plan géographique (à l’aire latino-américaine), aussi bien que temporel (à la première moitié du XXe siècle). Les romans sur la dictature, en Amérique Latine, ont des fortes ressemblances, affinités, parentés : sur le plan des formes et structures narratives, aussi bien que sur celui thématique, fondé sur des couples oppositifs tels que : Dictateur/Victime, présence/absence, euphorie/dysphorie, raison/déraison.

    Mots-clés: roman de la dictature ;  Haïti et Amérique hispanophone ; morphologie ; thématique ; isomorphisme.

    DOI : 10.17457/IF7_2016/KOS

  • Rainier Grutman
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    L’autotraduction est un phénomène beaucoup plus courant qu’on ne le croirait dans la francophonie. Il concerne des dizaines d’auteurs « francophones » au sens le plus large, c’est à dire allophones, exolingues. Sa logique est foncièrement centripète. Règle générale, le français est la langue-cible d’autotraductions faites à partir de langues (nettement) moins centrales, qui correspondent aux langues maternelles des écrivains impliqués. Cet article regroupe ces derniers en deux catégories, selon qu’ils ont publié en français après avoir déménagé en terre française (auquel cas on les appellera « migrateurs ») ou que le français fait partie de la configuration sociolinguistique de leur propre communauté (auquel cas on les dira « sédentaires »).

    Mots-clés : Autotraduction, francophonie, migrateurs, sédentaires, catégories.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/GRU


  • par Alessandro Costantini

  • L'effet du fantastique dans Lamba de Christiane Ramanantsoa

    par Eric Rafalimiadana

  • par Elena Pessini
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    L’écrivain haïtien Lyonel Trouillot reste toujours en contact direct avec ce qui se passe dans son île, les romans qui se succèdent portent la trace des changements qui concernent le pays. L’article propose de vérifier dans quelle mesure son premier roman, Les Fous de Saint-Antoine (1989), contient déjà l’essentiel de ce que l’on peut appeler une poétique de l’engagement. Dans ce roman, Trouillot commence à dessiner l’architecture de toute une famille de lieux où se mettent en place des communautés, où se tissent des liens qui ne sont en rien des liens traditionnels, ceux de famille héréditaires, ou acquis. La ville haïtienne est l’espace le plus disséqué par l’écrivain ; qu’elle soit le théâtre de violences répétées subies par les personnages ou un lieu de déliquescence quotidienne, la mise en scène de l’agglomération urbaine permet de présenter la société sous ses aspects les plus crus.

    Mots-clés : engagement, Trouillot, Les Fous de Saint-Antoine, quartier de Saint-Antoine, ville haïtienne

    DOI : 10.17457/IF7_2016/PES

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    par Sara Del Rossi

  • par Francesca Valerio
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    À travers l’étude de cinq pièces écrites par des dramaturges haïtiens entre 1957 et 1986 (Trou de dieu, 1967, et Général Baron-La-Croix, 1974, de Franck Fouché ; Zombis nègres, 1971, de Gérard Chenet ; Kaselezo, 1986, et Totolomannwèl, 1986, de Frankétienne), l’article se propose de mettre en évidence la façon dont ce théâtre de réaction et de contestation a critiqué d’une manière allusive et indirecte la dictature des Duvalier. En représentant un monde fictif dominé par un pouvoir violent et obscurantiste, qui réduit son peuple à un état de paralysie et de « zombification », ces pièces visent non seulement à dénoncer le régime de « Papa Doc » mais aussi à faire réfléchir le spectateur. Le théâtre, moyen de conscientisation et de mobilisation, devient ainsi un important collaborateur dans le processus de renaissance du peuple haïtien.

    Mots clés: Haïti, Théâtre, Duvalier, Fouché, Chenet, Frankétienne

    DOI : 10.17457/IF7_2016/VAL