Patricia Godbout
lisez l'article
L’article analyse le cas d’ « autotraduction » de The Downfall of Temlaham (1928) de Marius Barbeau (1883-1969), récit « semi-historique », basé sur les témoignages oraux de la tribu amérindienne des Gitksan – peuple de la rivière Skeena, en Colombie-Britannique. Dans les années trente, à Paris, Marguerite Doré en entreprend la traduction française. Au début des années 1940, Barbeau propose sa « traduction » française de Kamalmouk à Eugène Achard et ensuite, en 1943, au père Cordeau, ce qui débouche sur la publication du Rêve de Kamalmouk, en 1948. L’écriture-la réécriture de l’histoire de Kamalmouk en français permet à Barbeau de mettre son expérience ethnologique acquise dans la lointaine Colombie-Britannique en contact avec sa langue et son identité premières. L’esthétique à la base de ce projet consiste à souligner la distance entre le pas et la trace qu’il laisse, entre la voix et le sillon gravé sur le phonographe, entre la publication « originale » et la traduction, entre les notes griffonnées dans les carnets d’un jeune ethnologue canadien-français sur les bords de la Skeena, au début des années vingt, et sa reprise par l’auteur d’âge mûr.
Mots-clés : autotraduction, ethnographie, Marius Barbeau, The Downfall of Temlaham, Rêve de Kamalmouk
DOI: 10.17457/IF6_2015/GOD