Québec

  • Marco Modenesi | DOI: 10.17457/IF8_2017/MOD | Lisez l'article

    L'étude comparative de l'édition québécoise et de l'édition française du roman de Sophie Bienvenu Et au pire, on se mariera montre qu'on se trouve face à une singulière et inattendue opération d'autotraduction intralinguistique. L'essai s'interroge ainsi sur la nature des modifications qui entrent en jeu ainsi que sur les motivations qui justifieraient cette opération visant un aspect essentiel, le code linguistique, d'une oeuvre d'art littéraire.

  • Cristina Brancaglion

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    Fred Vargas a suscité un vif débat en mettant en scène, dans le roman Sous les vents de Neptune (2004), des personnages québécois caractérisés par un recours régulier aux particularités locales. Nous allons retracer ici la polémique que ce roman, et son accueil enthousiaste de la part des Français, ont suscité au Québec, pour offrir ensuite un regard externe sur la question à travers une entrevue avec la traductrice italienne, Yasmina Melaouah. L’objectif sera celui de comprendre comment elle a interprété cet aspect du roman, mais aussi de saisir ses stratégies de transposition du québécois et d’apprécier la façon dont elles ont été reçues par le public italien.

    DOI: 10.17457/IF8_2017/BRA

  • Paola Puccini, Fabio Regattin | DOI: 10.17457/IF8_2017/PUR | Lisez l'article

    Terre de traduction, terre traduite : l’originalité du rapport québécois à la traduction ne semble pas pouvoir être mise en doute, ce qui autorise à consacrer un numéro d'Interfrancophonies à cette jonction. Le volume recueille une série de contributions qui relient la Belle Province à la traduction – à l’intérieur, évidemment, du domaine d’élection de la revue, la littérature, à entendre ici dans le sens quelque peu élargi de fiction (ce qui nous permettra d’élargir notre réflexion au théâtre ou encore à la bande dessinée). Le regard porté sur les rapports qui relient les notions de Québec et de traduction est double, à la fois interne («terre de traduction») et externe («terre traduite») ; quant aux approches adoptées, elles sont multiples, et touchent tour à tour des aspects descriptifs, historiques, pratiques.

  • Louise Ladouceur| DOI: 10.17457/IF8_2017/LAD | Lisez l'article

    Bilingues par nécessité, les artistes franco-canadiens de l’Ouest investissent leurs ressources linguistiques dans la création d’un répertoire dramatique hétérolingue qui offre un défi de taille à la traduction. Contrairement à la traduction conventionnelle, qui évacue le texte source, les surtitres permettent de conserver l’hétérolinguisme de l’oeuvre originale et de la rendre accessible à différents publics. Pratiqué par des théâtres oeuvrant en contexte minoritaire, ce mode de traduction fait cohabiter le français et l’anglais dans des espaces traditionnellement consacrés à des productions culturelles de langue française, ce qui met en relief l’inégalité du rapport de force entre les langues officielles du Canada.

     

  • Louise Ladouceur
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    Après avoir présenté l’auteur dramatique franco-manitobain Marc Prescott et sa production théâtrale bilingue, l’étude se focalise sur les pièces Encore (2003) et Fort Mac (2007). L’analyse s’enrichit de l’interview à Marc Prescott qui illustre la genèse de l’œuvre auto-traduite et sur le rapport qu’entretient l’auteur avec le texte bilingue qu’il compose.

    Mots-clés : Autotraduction, théâtre, bilingue, Prescott, entrevue.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/LAD

  • par Paola Puccini
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    Cette étude analyse l’édition de La Maculée/sTain publiée en 2012, qui contient la pièce de Madeleine Blais-Dahlem dans sa double version, l’original en français et l’autotraduction en anglais, avec des paratextes distincts. Le but est d’examiner d’abord les éléments qui indiquent un déplacement ou un mouvement de la version française à la version anglaise ; ensuite les éléments qui dessinent un mouvement contraire, de la version anglaise à la française ; enfin l’analyse approfondit l’aspect d’un nouvel espace créé par le croisement de ces deux mouvements opposés.
    Mots-clés : Autotraduction, Blais-Dahlem, Maculée, sTain, bilingue.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/PUC2

  • Gianna Patriarca
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    En réfléchissant sur son travail poétique, Patriarca souligne comment la langue anglaise, devenue sa langue maternelle, n’est pas la seule à nourrir ses émotions, ses pensées et ses idées mais il y a aussi les sons du ciociaro (sa première langue) et de l’italien. La langue de ses poèmes constitue donc la trilogie d’une langue. La traduction de certains poèmes d’une langue à l’autre, du ciociaro à l’anglais, par exemple, crée des effets particuliers qui changent la perception du lecteur et de l’auteure elle-même.
    Mots-clés : Patriarca, poésie, ciociaro, anglais, italien.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/PAT


  • par Jérôme Ceccon

  • Valeria Zotti

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    Les expressions figées sont des structures imprévisibles aux niveaux sémantique et syntaxique. Nous allons d’abord parcourir les difficultés de compréhension et de traduction qu’elles posent, en analysant les causes qui amènent les traducteurs à ne pas toujours reconnaître ces expressions, et nous allons évoquer ensuite les stratégies pour les surmonter. Nous nous concentrerons sur les spécificités des expressions québécoises, à travers l’examen d’un échantillon tiré de Qu.It, une ressource électronique intégrant un corpus monolingue associé à un corpus parallèle bilingue, une base de données lexicographiques et une archive de traductions. Nous montrerons que le recours à un outil tirant profit des progrès des nouvelles technologies peut rendre service aux traducteurs qui se mesurent à des ouvrages littéraires québécois.

    DOI: 10.17457/IF8_2017/ZOT

  • Patricia Godbout| DOI: 10.17457/IF8_2017/GOD | Lisez l'article

    Cet article se penche sur les traductions de poèmes américains faites par Louis Dantin au fil de recensions qu’il publie dans Le Jourà la fin des années 1930 et au début des années 1940. Ces traductions sont réunies par Gabriel Nadeau sous le titre «Imitations de l’anglais» dans le recueil Poèmes d’outre-tombe (1962). Par l’entremise de ses comptes rendus d’anthologies de poésie américaine, parsemés de ses traductions de quelques vers, Dantin fait oeuvre de passeur de littérature américaine auprès du lectorat canadien-français et en profite pour faire le point, à la fin de sa vie, sur sa conception de la poésie.

     

  • Patricia Godbout
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    L’article analyse le cas d’ « autotraduction » de The Downfall of Temlaham (1928) de Marius Barbeau (1883-1969), récit « semi-historique », basé sur les témoignages oraux de la tribu amérindienne des Gitksan – peuple de la rivière Skeena, en Colombie-Britannique. Dans les années trente, à Paris, Marguerite Doré en entreprend la traduction française. Au début des années 1940, Barbeau propose sa « traduction » française de Kamalmouk à Eugène Achard et ensuite, en 1943, au père Cordeau, ce qui débouche sur la publication du Rêve de Kamalmouk, en 1948. L’écriture-la réécriture de l’histoire de Kamalmouk en français permet à Barbeau de mettre son expérience ethnologique acquise dans la lointaine Colombie-Britannique en contact avec sa langue et son identité premières. L’esthétique à la base de ce projet consiste à souligner la distance entre le pas et la trace qu’il laisse, entre la voix et le sillon gravé sur le phonographe, entre la publication « originale » et la traduction, entre les notes griffonnées dans les carnets d’un jeune ethnologue canadien-français sur les bords de la Skeena, au début des années vingt, et sa reprise par l’auteur d’âge mûr.

    Mots-clés : autotraduction, ethnographie, Marius Barbeau, The Downfall of Temlaham, Rêve de Kamalmouk

    DOI: 10.17457/IF6_2015/GOD

  • Licia Canton
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    Cette contribution, à la fois personnelle et poétique, illustre ce que signifie vivre à Montréal pour une femme d’origine italienne qui parle un dialecte vénitien (el cavarzeran), l’italien, l’anglais et le français. Habiter Montréal veut dire négocier entre les cultures et les langues au quotidien, vivre dans un monde de traduction. Le poème de Canton Chi non viene/Ceux qui ne viennent pas est présenté dans ses deux versions.
    Mots-clés : Montréal, Canton, langues, dialecte, traduction.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/CAN

  • Fabio Regattin

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    Cette étude s’inscrit dans un travail de plus longue haleine, qui voudrait mener à une histoire du théâtre québécois en italien. Le texte se concentre sur les retraductions, à savoir les cas où, face à un seul texte-source, plusieurs versions-cible sont présentes. Le textes ayant donné lieu à une telle prolifération sont Les Belles-soeurs (1968) de Michel Tremblay, Le Polygraphe (1997) de Robert Lepage et Marie Brassard, et 15 secondes (1997) de François Archambault. À ces textes s’ajoutent quelques cas de réécriture partielle : des versions revues de traductions déjà publiées (il s’agit de trois textes de Michel-Marc Bouchard : Les Feluettes, 1987, Le Voyage du couronnement, 1992, et Le Chemin des passes dangereuses, 1998). L’article esquisse les raisons de ces retraductions/réécritures, en les lisant à la lumière de quelques travaux savants sur la retraduction et des pratiques – textuelles, traductives – relatives au milieu théâtral.

    DOI: 10.17457/IF8_2017/REG

     

  • Valeria Sperti
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    Cet article compare la pratique autotraductive de Vassilis Alexakis avec celle de Nancy Huston. Bilingues tardifs, ils partagent le début littéraire en français et une autotraduction atypique, bidirectionnelle, contemporaine à la rédaction de l’original où l’exil, bien que choisi, joue un rôle motivationnel important. L’analyse se penche sur les asymétries psychologiques et linguistiques qui ont poussé ces deux écrivains à écrire et à s’autotraduire pour repérer la relation que leurs textes développent avec les réseaux littéraires des pays respectifs et pour mieux comprendre leur attente d’autotraducteurs. Une lecture des différences entre les titres français et les titres anglais des romans hustoniens fait ressortir un déséquilibre significatif. Quelques considérations sur les rapports entre autotraduction et réécriture dans la production de Vassilis Alexakismet en lumière un dynamisme scriptural qui est à la base de nombreuses rééditions revues par l’auteur.

    DOI: 10.17457/IF6_2015/SPE